De Monique Peters

[ollier]

Le chagrin


Le chagrin
A peine blessée, il m’envahit
Comme un affolant tsunami
Bousculant tout au passage

Le chagrin
Il noircit mon quotidien
De larmes sans autre lien
En vastes et sombres plages

Le chagrin
M’attriste, me lasse, me détruit
Comme un ver dans un fruit
Qui blesserait ma chair aussi

Le chagrin
Fruit de toutes mes blessures
Mes regrets et meurtrissures
S’installe trop au fil du temps

Comme un compagnon incertain
Que chasserait un petit bonheur
Qui entrerait dans mon quotidien

[moreau]

Comme un vin…

L’homme
Comme un vin fort
Domine souvent notre sort
Comme un vin fou
Nous met de la joie au corps
Comme un vin blanc
Nous adoucit les papilles
Comme un champagne
Avec lui, on pétille
Comme un vin doux
Nous fondons sous ses caresses…

Mais comme un vin traître
Il devient parfois le maître
Comme un vin trouble
Il sème aussi la tempête
Comme un vin frelaté
Il trahit notre confiance
Comme un vin trop sucré
Il peut nous enfermer
Comme un vin alcoolisé
Il peut nous brûler

Mais comme un grand crû
Nous émeut et nous bouleverse
Issu d’un grand chais
Il dévoile sa fragilité
Cultivé avec amour
De plaisir il nous renverse
Enfermé dans sa barrique
Il retient ses mots doux
Mais mis en bouteilles
Il s’affranchit, nous émerveille
Il débarque sur notre table
Et nous le savourons, ravies !

L’homme, c’est comme le vin
La saveur de la vie...

M. Peters "la plume de la lune"