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De Jean Pierre Coudrin

(1/1)

moreau:
PERDU


Il est comme un pauvre hère,
perdu, en l’attente de l’heure.
Dans ce monde qui pleure,
sont partis la mère et le père.



Que le temps semble parfois long,
quand vogue l’âme des gondoliers,
lenteur innée au pas du chevalier,
voix pleine d’un sanglot de violon.



Alors, que faire dans la triste sphère,
au visage blême toujours sans chaleur,
cherchant, mais en vain une autre couleur,
saveur inouïe d’un voile crépusculaire ?



Partir, oui s’évader, de tant de haine,
de sang, volant en une nuée d’insectes
piquant dans un heurt à la mort abjecte,
venue sur une route souvent incertaine.



Alors, tout ne sera plus que silence,
en vol diurne épanoui dans l’ennui.
Calme, irais-je, quand sifflera minuit,
heure royale d’une pleine délivrance.



COUDRIN Jean-Pierre, dit
Hyppolyte JEAN

moreau:
ECHELLE






Je voudrais atteindre le bleu du ciel,
grimper sur les barreaux de l’échelle,
monter très haut jusqu’à l’arc en ciel,
pour te chanter ma tendre tourterelle.



Je voudrais attraper les couleurs du temps,
peindre et danser dans les branches de l’arbre,
m’enivrer, folle de la senteur du printemps ;
frondaison coulée en une froideur de marbre.



Je voudrais sentir la caresse d’un frais délire,
donné avec des lèvres, en un savoureux câlin,
tempo suave à entendre sur les cordes de la lyre,
chuintant dans un langage aérien parfois sibyllin.



Je voudrais plonger et nager, libre dans un bleu
azur, emportée jusqu’au sommet de  la terre,
plongeant en un gouffre devenu nébuleux,
tourbillonnant dans un va et vient solitaire.







COUDRIN Jean-Pierre
dit, Hippolyte JEAN

moreau:
ERRANCE


Transpirent la mer et ses bleus rivages,
jetant en mon âme un profond ravage.

D'un bleu vif et translucide est le ciel,
l'azur ébouriffé devient péché véniel.

Midi tout chaud ; je fais le gros dos
de supporter un aussi lourd fardeau.

A l'ombre tutélaire du chêne centenaire
je prends reposé, un flegme débonnaire.

Alentour, pas un bruit, tout est silence,
coulant dans un rêve repu d'opulence,

je suis encore là, parti au delà du réel,
vers l’ailleurs où de blanches caravelles

surfent en des eaux devenues rutilantes,
plongeant vers un monde qui me hante.

Prisonnier des mailles de son filet doré,
n’ai de compagnon qu’un inconnu libéré.

Où suis-je ? un îlot au charme de paradis ;
fiers, les cocotiers entonnent un air d'oasis.

Doux, le sablon*, balayé d’un frêle zéphyr
enivre de mes doigts, les cordes de la lyre,

jouant des notes suaves de fragrances**,
mélodies auxquelles berce mon errance.


COUDRIN Jean-Pierre, dit
Hippolyte JEAN








*    Sablon : Savon très fin qui entre dans la composition du savon minéral.
** Fragrances : Odeur agréable, parfum.

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