Auteur Sujet: Ce que peut être une lettre de cordée épistolaire - exemple  (Lu 6594 fois)

ollier

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Cordée reçue le 20 novembre
Renvoyée le 25 novembre



Valence le 25 novembre




Bonjour à toutes et André


Me voilà aujourd’hui avec vous toutes et André devant moi. Bien installés comme si vous étiez vraiment là devant une tasse de café.
En effet, pour mieux vous recevoir, j’ai pris l’habitude, depuis quelques temps, de poser chacune de vos lettres, en arc de cercle, devant moi sur la table. Ainsi je vous lis doucement, déguste chacun de vos mots.
En regardant les courriers, je me rends compte que Jacqueline est avant moi et donc m’envoie la cordée et qu’ensuite je l’envoie à André, qui me suit sur l’ordre de marche… Et voilà, maintenant que vous êtes réchauffés, on peut commencer à discuter.
Que c’est doux de vous recevoir ainsi assez régulièrement, environ tous les mois et demi. Comme il est chaleureux de connaître vos dernières nouvelles (je vous nomme dans le même ordre que l’ordre de marche) :
- Jacqueline, je suis ravie de savoir que la première année de médecine de ta petite Eléonore s’est bien passée. C’est une année essentielle et la voilà reçue pour sa deuxième… Un médecin de plus… On en a tant besoin. Va-t-elle se spécialiser ? A-t-elle déjà une idée ?
Tu ne me donnes pas des nouvelles de ton Théo… Cela veut dire sans doute que tout va bien et qu’il continue à bien grandir.
Tu as raison, on doit aller plus loin dans l’accessibilité et je suis contente d’appartenir à l’APF… même si aujourd’hui je suis moins dans la délégation… L’âge me laisse souvent en repos. Je sais que d’autres prennent la relève, alors j’aide quand je peux et je les soutiens par la pensée et de menues aides ponctuelles.
- André, te voilà avec une voiture en panne et celle de ta femme qui donne aussi des signes de fatigue… Je te sais encore en forme alors reste le vélo ou la marche à pieds… J’espère que vous avez pu régler ces soucis… On est tributaire des ces machines et bien malheureux quand le moteur décide de se reposer. Comment fais-tu pour aller au travail. Si je me souviens bien, tu nous avais dit que souvent vous faisiez des trajets communs avec des copains, j’espère que c’est toujours vrai.
Le jardin doit être au ralenti maintenant, as-tu eu beaucoup de courges cette année. Comme l’an passé as-tu pu en distribuer au resto du cœur de ta rue ?
- Aurélie, te voilà heureuse maman d’un Lucas. Que c’est beau une naissance. J’aime bien ce prénom, sais-tu  son origine ? Qu’en dit le papa ? Et les grands parents ? Il y a si longtemps que vous attendiez ce petit ! Je comprends que ton message soit très court… profite de ces moments magiques ! Et fais de gros bisous à ce petit, après tout nous sommes un peu ses grands-parents aussi.
- Patricia, qu’il est dur de t’entendre avec cette souffrance que nous ressentons tellement fort et pourtant tu gardes le moral. Ton médecin a-t-il trouvé de quoi te soulager ? As-tu pris contact avec le centre anti-douleur de ta ville ? Il parait qu’ils font des miracles ! Tu sais, on parvient toujours à te lire alors non ne quitte pas la cordée. Même juste un petit mot de toi est suffisant. Cette maladie est vraiment une saleté… Tu es courageuse et tu luttes… On ne peut que penser très fort à toi. Accroche-toi ! Et j’espère qu’au prochain tour cette douleur ne sera qu’un mauvais souvenir. Oui tu es notre compagnon de route et donc, comme tu le dis « un peu responsable » de cette cordée… Mais durant ce mauvais passage, nous veillerons afin qu’elle fasse son tour dans les meilleurs délais.
- Hélène, notre Première de cordée ! Notre ange gardien en quelque sorte… Quelle idée d’avoir inverser les noms entre PC et CR ! Sans doute y avait-il de bonnes raisons puisque cela a été fait… mais je n’aime pas le changement ! Tu dis n’avoir pas grand-chose à nous dire… Et pourtant ta lettre fait trois pages… Merci de tes mots ! Où en es-tu de tes expositions ? Peux-tu y aller sans trop de difficultés. Le transport est-il possibles pour toi ? Chez nous, ils ne prennent que ceux qui travaillent régulièrement et s’il leur reste de la place les occasionnels…  Il y a encore tant à faire pour que nous puissions vivre vraiment comme tout le monde ! On progresse et nos luttes sont pour nos descendants. Même si parfois nous avons quelques miettes.

- Que je suis mauvaise hôte, durant toute notre conversation, je ne vous ai pas invité à vous resservir… Allez, prenez un autre café, servez-vous ! Vous êtes chez vous ici !
Aujourd’hui je suis en colère. Ce matin je suis allée à la sécurité sociale et bien entendu il me manquait encore un papier… Résultat je ne serai pas encore remboursée de mes soins… Et avec l’AAH, c’est un peu juste en ce moment… Ah ces soucis d’argent ! Je voudrai bien travailler mais comment le pourrai-je avec mon handicap et puis maintenant, je vieillis… dans quelques mois je serai retraitée… de quoi je n’ai jamais travaillé… Donc encore des papiers à remplir, encore des doutes sur mes prochains revenus… ils ne vont sans doute pas augmenter bien au contraire…
Bon je vous laisse partir, je reprends tous les courriers, je les mets bien en ordre dans l’enveloppe, en n’oubliant pas, comme au tour précédent, ma lettre et je vais aller rendre visite à mes amis de ma cordée électronique « Escapade ». D’ailleurs, ils nous proposent maintenant des cordées à thème dont le piano gourmand sur la cuisine. Il me tente bien…

A très bientôt et surtout, faites bien attention à vous !
Je vous embrasse

Jeannine

« Modifié: 19 Octobre 2012, 17:14:22 par Yvonne OLLIER »